Une Accorderie a pour mission de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale en utilisant l’échange de services et l’éducation par la coopération. Elle renforce les solidarités entre personnes d’âge, de sexe, de culture et de revenu différents.
Une Accorderie développe, par l’échange de services et la coopération, les conditions d’une amélioration réelle, au quotidien, de la qualité de vie de tous ses membres, les AccordeurEs. Ces derniers ont accès aux services individuels des autres membres de L’Accorderie, ainsi qu’aux activités collectives d’échange, soit à des services d’intérêt général qui s’adressent à l’ensemble des AccordeurEs, comme un groupe d’achats ou du crédit solidaire.
Une richesse collective pour la communauté
Une Accorderie œuvre dans le monde de l’action communautaire autant que de l’économie solidaire, en proposant un système économique alternatif reposant sur la création d’une nouvelle forme de richesse. Une richesse collective et solidaire qui s’appuie essentiellement sur le potentiel des membres de toute la communauté. Une communauté où, trop souvent, les citoyens les plus pauvres sont jugés non productifs, car étant sans emploi, aux études, à la retraite, etc. ou occupant un emploi mal rémunéré, ils sont exclus de la spirale de la surconsommation.
Une Accorderie fait plutôt le pari qu’il est possible de créer cette richesse collective et solidaire en se basant sur la contribution de tous les membres de la communauté. Une Accorderie, c’est une façon démocratique et organisée de construire une alternative au système économique dominant, avec ce qu’il comporte d’inégalités, et d’entrer dans la spirale sympathique d’un réseau qui concrétise sa croyance que le monde peut fonctionner autrement, en ne laissant personne de côté, et qu’il est possible de produire et de consommer autrement.
Comment ça fonctionne ?
L’Accorderie repose sur un principe simple et original : proposer aux habitants d’une même localité de se regrouper pour échanger entre eux des services, sur la base de leurs savoir-faire et ce sans aucune contrepartie financière.
Chaque AccordeurE met ainsi à la disposition des autres ses compétences et savoir-faire sous la forme d’offres de services. Des conseils pour cuisiner, de l’aide pour apprendre une langue ou la musique, de la couture, du dépannage informatique, du gardiennage, de la restauration de meubles, des cours et initiations de toutes sortes, etc. Les possibilités sont aussi nombreuses que vous avez de talents, d’habiletés et de connaissances!
Chaque offre apparaît dans le bottin des services des AccordeurEs, accessible dans l’Espace membre du site web ou imprimé pour les membres qui n’ont pas accès à internet. Les AccordeurEs ont accès aux coordonnées des personnes qui offrent les services. Ils/elles peuvent donc entrer en contact directement avec les autres membres pour s’entendre sur le service désiré et le moment de l’échange. ChacunE s’engage aussi à respecter les principes de l’échange de services.
Cultiver l’entraide
« Je pense qu’il y a une soif chez les gens d’avoir plus de communautaire dans leur vie, plus de solidarité ». Ces mots, prononcés par un membre d’une Accorderie, transmettent avec force l’esprit de ces organisations qui combattent la pauvreté et l’exclusion à grands coups d’entraide. Jean-François Vachon débute son enquête en se rappelant pourquoi il s’est impliqué dans la fondation d’une Accorderie, en 2013. Il se rend ensuite à Montréal rencontrer la directrice du Réseau Accorderie avec une question en tête : qu’est-ce qui distingue les Accorderies des autres organisations à vocation sociale?
Rester connecté
« Quand t’as pu ta famille proche, tu t’en cherches une famille ». Jean-François Vachon découvre comment les Accorderies contribuent à briser l’isolement, en particulier chez les personnes aînées. Comment? En participant à une activité communautaire organisée par l’Accorderie des monts et des lacs et en aidant une personne dans le besoin.
Échanger
« Ça prend très, très peu pour rendre quelqu’un heureux ». À Shawinigan, Jean-François constate à quel point le soutien offert aux aînés (parfois malades) par les Accorderies constitue un bel exemple de leurs retombées sociales. En les aidant à effectuer des travaux physiques, les Accorderies contribuent positivement à leur bien-être et leur permettent de rester chez eux plus longtemps. Mais attention! Les aînés ne font pas que recevoir des services. Les Accorderies les encouragent à offrir leurs talents et à se remettre en mouvement. Un autre gage de santé et d’autonomie.
Débusquer
« C’est des personnes qu’on réveille, qu’on réanime ». Jean-François est touché par les mots de Mariette, une membre de l’Accorderie de Longueuil qui aide des aînés à débusquer leurs talents. Il rend ensuite visite à Jacqueline, une femme à mobilité réduite agacée par plusieurs préjugés. Les individus retraités ont beaucoup à offrir. Certains ont des contraintes physiques, mais il faut être créatif. Il y a de nombreuses façons de donner.